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ses scènes, ainsi qu’un témoin oculaire et spirituel, un décor et un entour, non puisés à un idéal agreste ou décoratif, mais aux intérieurs intimes de la vie privée de Venise : un peintre, en ses grandes toiles, à la peinture décorative ayant quelque analogie avec celle de Goya.

Têtes d’homme et de femme travestis pour le carnaval, d’après Longhi
Têtes d’homme et de femme travestis pour le carnaval, d’après Longhi

Deux cahiers d’études de Longhi, conservés dans le cabinet du directeur, dévoilent chez le peintre vénitien une complète assimilation avec le crayonnage de Lancret, avec ses jambes, bâtonnées à l’imitation de son maître Walteau, avec ses coups de crayon noir épointé, habituels aux deux dessinateurs français. Longhi a encore, comme similitude avec notre grand peintre français, de nombreuses études de mains, qui, moins magistrales, moins maîtresses de la forme que celles de Watteau, n’en sont pas moins d’une linéature très cherchée. Toutefois, dans ces deux cahiers, que d’habiles et sé-