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Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/96

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locanda e osteria della nova.

Danseuse de l’Osteria della Nova

Ce dimanche, il y a festa di ballo. — L’entrée coûte cinq baïoques. — Des gamins, aux yeux méchamment noirs, mendient sur l’escalier vos bouts de cigares. — Au contrôle, sont assis des gens portant des tricornes, de grands tricornes, comme on en voit seulement chez les gendarmes automates, dans les assassinats des figures de cire.

La salle, une longue galerie, où est accroché en l’air un orchestre. — Aux fenêtres se balancent des draperies d’un rose groseille, aux effilés de faux or. — Des lustres et des appliques, portant des cierges d’église, éclairent la salle. — Des hommes en vestes rondes, en tromblons gris, sous de grands manteaux blanchâtres, se promènent en bandes.

Mais voici que l’orchestre commence à jouer, et des groupes de danseurs et de danseuses se forment, qui se mettent à faire le tour de la salle, en côtoyant les murs, ayant en