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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/130

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semait les propos, les indiscrétions, les préventions, les accusations, attisait les pamphlets, préparait les outrages. C’étaient les femmes de l’ancienne cour de Louis XV, ces femmes compromises dans la faveur de madame du Barry, ses amies, ses émules. La Reine, en sa juste sévérité, avait voulu leur fermer la cour, lorsque, se refusant à la présentation de madame de Monaco, en dépit de son nom et du nom de son amant, le prince de Condé, elle déclarait hautement « ne point vouloir recevoir les femmes séparées de leurs maris[1]. » Quel ressentiment dans toutes ces scandaleuses, dont s’était amusé parfois le mépris de Marie-Antoinette ! Cette madame de Châtillon, de Louis XV descendue à tous ; et cette très-méchante et très-galante comtesse de Valentinois ; et cette marquise de Roncé, la reine des nuits de Chantilly ; et cette joueuse de Roncherolles ; et cette comtesse de Rosen, que l’évêque de Noyon ne peut plus compromettre ; et cette duchesse de Mazarin, qui ne sait plus rougir ; et cette marquise de Fleury aux étranges amours ; et cette Montmorency[2] !… Et ces femmes encore qui venaient grossir l’armée des mécontentes et la coterie des impudiques, ces dames, rayées des listes après l’affaire de M. d’Houdetot à un bal de la Reine : mesdames de Genlis, de Marigny, de Sparre, de Gouy, de Lambert, de Puget[3], et tant d’autres que la Reine devait retrouver ou dont elle

  1. Correspondance secrète (par Métra), vol. I.
  2. Portefeuille d’un talon rouge.
  3. Correspondance secrète (par Métra), vol. I.