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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/133

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bienveillance sereine, presque céleste, répandue sur tout son visage ; une taille que madame de Polignac disait avoir été faite pour un trône ; le diadème d’or pâle de ses cheveux blonds, ce teint le plus blanc et le plus éclatant de tous les teints, le cou le plus beau, les plus belles épaules, des bras et des mains admirables, une marche harmonieuse et balancée, ce pas qui annonce les déesses dans les poëmes antiques, une manière royale et qu’elle avait seule de porter la tête, une caresse et une noblesse du regard qui enveloppaient une cour dans le salut de sa bonté, par toute sa personne enfin ce superbe et doux air de protection et d’accueil ; tant de dons à leur point de perfection, donnaient à la Reine la dignité et la grâce, ce sourire et cette grandeur dont les étrangers emportaient le souvenir à travers l’Europe comme une vision et un éblouissement[1]

  1. Portraits et caractères, par Senac de Meilhan. Paris, 1813. — Dans les très-intéressants articles sur notre Histoire de Marie-Antoinette (Journal des Débats, 26 et 28 août 1858), M. Barrière donne un portrait inédit tracé par une main contemporaine. « Sa taille était petite, mais parfaitement proportionnée ; son bras était bien fait et d’une blancheur éblouissante, sa main potelée, ses doigts effilés, ses ongles transparents et rosés, son pied charmant. C’est ainsi qu’on la vit à quinze ans, au moment de son mariage. Lorsqu’elle fut grandie et engraissée, le pied et la main restèrent aussi parfaits ; sa taille seule se déforma un peu et sa poitrine devint trop forte. Son visage formait un ovale un peu allongé ; ses yeux étaient bleus, doux et animés ; son cou dégagé, peut-être un peu long, mais parfaitement placé ; le front trop bombé et pas assez garni de cheveux. » Complétons le portrait de la Reine par deux autres esquisses : l’une tracée par un peintre, madame Lebrun ; l’autre par un étranger, lord Walpole.