Aller au contenu

Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

parle jamais de cet homme[1] ; » en vain qu’elle était parvenue à le faire consulter par le Roi, lors du renouvellement du traité de 1755, alors que la politique de M. de Vergennes menaçait la France d’un traité d’alliance entre les cours d’Autriche et d’Angleterre ; en vain qu’elle avait comme annoncé et essayé le retour de l’ancien ministre par la nomination de M. de Castries, regardé par le public comme le continuateur des plans de M. de Choiseul ; tant de victoires achetées par tant de patience, ces entretiens que le Roi, à la prière de la Reine, finissait par accorder à M. de Choiseul, et d’où le Roi sortait moins prévenu contre M. de Choiseul et de mauvaise humeur contre M. de Vergennes ; les résistances heureuses que la Reine avait faites à cette politique de M. de Maurepas si bien soutenue par madame de Maurepas et l’abbé de Veri ; tout le terrain qu’elle avait fait gagner à M. de Choiseul, après la mort de M. de Maurepas[2], tant d’efforts étaient perdus ; et c’était à l’heure où tout était prêt, où tout paraissait facile et assuré, à l’heure où les fautes de M. de Calonne, servant si bien son successeur, semblaient appeler M. de Choiseul au ministère, que M. de Choiseul disparaissait brusquement, et qu’il ne restait plus d’amis à la Reine, que des mécontents et des ingrats !

      *       *       *       *       *

La Reine alors se retourna vers une amitié qui

  1. Mémoires historiques et politiques du règne de Louis XVI, par Soulavie, vol. II.
  2. Correspondance secrète (par Métra), années 1781-1782.