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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/243

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Reine[1]. Sur cette déposition, sur les recherches de la police, la demoiselle d’Oliva était arrêtée, le 17 octobre, à Bruxelles, et amenée à la Bastille. Interrogée, elle confirmait la déposition du père Loth. Un homme, qui l’avait rencontrée au Palais-Royal, lui avait rendu plusieurs visites. Il lui parlait de protections puissantes qu’il voulait lui faire obtenir, puis lui annonçait la visite d’une dame de grande distinction qui s’intéressait à elle. Cette dame était madame de la Motte. Elle se disait à la d’Oliva chargée par la Reine de trouver une personne qui pût faire quelque chose qu’on lui expliquerait lorsqu’il en sera temps, et lui offrait 15,000 livres. La d’Oliva acceptait. C’était dans les premiers jours d’août. Le comte et la comtesse de la Motte emmènent la d’Oliva à Versailles. Ils sortent, puis reviennent, et lui annoncent que la Reine attend avec la plus vive impatience le lendemain, pour voir comment la chose se passera. Le lendemain, c’est la comtesse qui s’occupe elle-même de la toilette de la d’Oliva. Elle lui met une robe de linon, une robe à l’enfant ou une gaule, appelée plus communément une chemise, et la coiffe en demi-bonnet. Quand elle est habillée, la comtesse lui dit : « Je vous conduirai ce soir dans le parc, et vous remettrez cette lettre à un très-grand seigneur que vous y rencontrerez. » Entre onze heures et minuit, madame de la Motte lui jetait un mantelet blanc sur les épaules, une thérèse

  1. Mémoires secrets et universels sur les malheurs et la mort de la Reine de France, par Lafont d’Aussone.