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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/244

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sur la tête, et la conduisait au parc. En chemin, elle lui remettait une rose : « Vous remettrez cette rose, avec la lettre, à la personne qui se présentera devant vous, et vous lui direz seulement : Vous savez ce que cela veut dire. » Et madame de la Motte ajoute, pour rassurer la d’Oliva, que tout a lieu avec l’agrément de la Reine : « La Reine sera derrière vous. » Arrivée au parc, madame de la Motte fait placer la d’Oliva dans une charmille, puis va chercher le grand seigneur, qui s’approche en s’inclinant. La d’Oliva dit la phrase, remet la rose… « Vite ! vite ! venez ! » C’est madame de la Motte qui accourt et l’entraîne[1].

Ce démenti, donné à toute la défense de madame de la Motte, n’abattit point son impudence. Mais bientôt un autre démenti confondait ses mensonges. Réteaux de Villette, son confident, son secrétaire, arrêté à Genève, avouait qu’abusé par l’influence de madame de la Motte, par l’espérance d’une fortune auprès du cardinal, il avait écrit sous la dictée de madame de la Motte toutes les fausses lettres qui avaient trompé M. de Rohan. Il avouait qu’il avait tracé, sous ses ordres, les mots Approuvé en marge du traité de vente du collier, tracé au bas la signature Marie-Antoinette de France[2].

  1. Mémoires pour la demoiselle le Guay d’Oliva, fille mineure, émancipée d’âge, accusée, contre M. le procureur général, accusateur, en présence de M. le cardinal prince de Rohan, de la dame de la Motte-Valois, du sieur Cagliostro et autres, tous accusés.
  2. Requête pour le sieur Marc-Antoine Villette, ancien gendarme, accusé.