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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/25

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française qui étonnera et enchantera Versailles[1].

Dès le commencement de l’année 1769, les correspondances diplomatiques, les dépêches de l’ambassadeur de France parlent de l’archiduchesse Antoinette, de ses charmes, de l’agrément de sa danse aux bals de la cour, et de l’heureux succès des leçons du Français Noverre. Le peintre Ducreux est envoyé de France pour peindre l’archiduchesse, et commence son portrait le 18 février. Le Roi fait presser Ducreux, qui avance lentement. Il demande qu’on se hâte, et il témoigne une telle impatience, qu’aussitôt le portrait fini, l’ambassadeur de France, M. de Durfort, le lui envoie par son fils. Un divertissement donné par l’Impératrice, à Laxembourg, à l’archiduchesse Antoinette pour sa fête, révèle à tous combien l’archiduchesse est digne de l’amour d’un Dauphin de France ; et le 1er juillet, dans un long entretien avec M. de Kaunitz, le marquis de Durfort règle, sauf quelques réserves, le mariage du Dauphin, le contrat, l’entrée publique, le cérémonial à suivre pour l’ambassadeur extraordinaire du Roi. Le 16 du même mois, Louis XV mande de Compiègne à M. de Durfort d’accélérer la convention du mariage du Dauphin. Le projet de contrat de mariage est soumis à l’Impératrice et présenté à l’acceptation du Roi à son retour de Compiègne. Le 13 janvier 1770, après quelques changements proposés au prince de Kaunitz par M. de Durfort, la dernière note de la cour de Vienne

  1. L’Espion anglais, vol. I.