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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/276

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lui-même, qui revenait ébloui de la beauté de la Reine de France, presque amoureux ; la Suède, ainsi que les petits États de l’Allemagne, attribuait à Marie-Antoinette l’union moins intime de la France, sa protection moins assurée et moins confiante.

Au midi, l’Espagne et Naples, indignées des efforts de la reine Caroline pour détacher son mari du pacte de famille, cette conquête de Louis XIV sur l’Autriche ; l’Espagne et Naples, jugeant Marie-Antoinette par sa sœur, penchaient à ne voir dans la Reine de France qu’une archiduchesse d’Autriche vendant l’intérêt de ses peuples aux intérêts de sa maison.

Au midi encore, la Savoie regardait Marie-Antoinette et l’alliance qu’elle représentait comme la fin des avantages de sa position, comme la ruine de sa vieille politique d’option entre la France et l’Autriche, qui s’étaient disputé si longtemps son alliance dans leurs guerres. Les petites républiques de Gênes et de Venise manifestaient, par leurs agents à Paris, leurs antipathies contre cette alliance, contre cette Reine à laquelle ils faisaient porter la responsabilité du partage de la Pologne[1].

Enfin, d’un bout de l’Europe à l’autre, la politique des intérêts, le mot d’ordre des agents diplomatiques étaient hostiles à cette Reine, la gardienne et le gage du traité de 1756. Là même où l’Europe finit ; les haines continuaient ; et le grand

  1. Id.