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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/307

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decin, est à elle depuis sa naissance, la sert avec zèle ; mais sans avoir rien de personnel à lui reprocher, je ne la chargerois jamais que de son service. Elle tient du caractère de son mari. De plus, elle est avare, et avide de petits gains qu’il y a à faire dans la chambre.

Sa fille, madame Tréminville, est une personne d’un vrai mérite. Quoiqu’âgée seulement de vingt sept ans, elle a toutes les qualités d’un âge mûr. Elle est à ma fille depuis sa naissance, et je ne l’ai pas perdue de vue. Je l’ai mariée, et le temps qu’elle n’est pas avec ma fille, elle l’occupe en entier à l’éducation de ses trois petites filles. Elle a un caractère doux et liant, est fort instruite, et c’est elle que je désire charger de continuer les leçons à la place de l’abbé d’Avaux. Elle en est fort en état, et puis que j’ai le bonheur d’en être sûre, je trouve que c’est préférable à tout. Au reste, ma fille l’aime beaucoup, et y a confiance.

Les sept autres femmes sont de bons sujets, et cette chambre est bien plus tranquille que l’autre. Il y a deux très jeunes personnes, mais elles sont surveillées par leur mère l’une à ma fille, l’autre par madame le Moine.

Les hommes sont à elle depuis sa naissance. Ce sont des êtres absolument insignifiants ; mais comme ils n’ont rient à faire que le service, et qu’ils ne restent point dans sa chambre par de là, cela m’est assez insignifiant[1]. »

  1. Nous devons la communication de ce bien précieux document, trouvé le 10 août, aux Tuileries, chez madame de