Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/38

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afin de recevoir la Dauphine. Le Roi passe chez elle aussitôt son arrivée, l’entretient longtemps, et lui présente Madame Élisabeth, le comte de Clermont et la princesse de Conti. À une heure la Dauphine se rendait à l’appartement du Roi. De là le cortége allait à la chapelle.

Au pourtour du sanctuaire et dans les tribunes avaient été placés des gradins à six rangs, afin de procurer au public la facilité de voir la cérémonie. Dans la tribune du Roi était un amphithéâtre destiné aux grands dignitaires de Versailles ; un autre amphithéâtre avait été monté dans le salon de la chapelle en face de la tribune du Roi, amphithéâtre fermé par-devant et d’où l’on voyait passer la cour.

Précédés du grand maître, du maître et de l’aide des cérémonies, suivis du Roi, le Dauphin et la Dauphine s’avancent au bas de l’autel. L’archevêque de Reims bénit d’abord treize pièces d’or et un anneau d’or ; il les présente au Dauphin, qui met l’anneau au quatrième doigt de la main gauche de la Dauphine, et lui donne les treize pièces d’or. A la fin du Pater, le poêle de brocart d’argent est tenu, du côté du Dauphin, par l’évêque de Senlis, du côté de la Dauphine, par l’évêque de Chartres[1].

Jamais bénédiction nuptiale à Versailles n’avait attiré pareille affluence. À Paris, le bureau des voitures de la cour était assiégé. Les carrosses de remise se payaient jusqu’à trois louis pour la journée,

  1. Gazette de France — Mercure de France, mai 1770.