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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/447

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IX

Marie-Antoinette à la Conciergerie. Le concierge Richard. — Impatience de la Révolution. — Vaine recherche de pièces contre la Reine. — Espérance du parti royaliste. — L’œillet du chevalier de Rougeville. — Le concierge Bault. — Discours de Billaud-Varennes. — Lettre de Fouquier-Tinville.


Le 2 août 1793, la Reine couchait à la Conciergerie.

Il n’y avait plus eu qu’outrages pour les derniers jours de la Reine au Temple. À mesure qu’elle approchait du Tribunal révolutionnaire, l’insulte autour d’elle était devenue plus grossière, plus sauvage, et l’injure avait atteint bientôt les extrêmes limites de la brutalité. Le municipal Bernard, retirant le siége d’un des enfants de la Reine, disait : « Je n’ai jamais vu donner ni table ni chaise à des prisonniers, la paille est assez bonne pour eux ; » ou bien un poëte, couvert encore de la livrée et des bienfaits de la cour, Dorat-Cubières, commandait