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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/476

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« Que c’est la veuve Capet qui a fait parvenir aux puissances étrangères les plans de campagne et d’attaque qui étoient convenus dans le conseil, de manière que, par cette double trahison, les ennemis étoient toujours instruits à l’avance des mouvemens que dévoient faire les armées de la République ; d’où suit la conséquence que la veuve Capet est l’auteur des revers qu’ont éprouvés, en différens temps, les armées françoises ;

« Que la veuve Capet a médité et combiné avec ses perfides agens l’horrible conspiration qui a éclaté dans la journée du 10 août, laquelle n’a échoué que par les efforts courageux et incroyables des patriotes, qu’à cette fin elle a réuni dans son habitation, aux Thuileries, jusque dans des souterrains, les Suisses qui, aux termes des décrets, ne doivent plus composer la garde de Louis Capet, qu’elle les a entretenus dans un état d’ivresse, depuis le 9 jusqu’au 10 matin, jour convenu pour l’exécution de cette horrible conspiration ; qu’elle a réuni également, et dans le même dessein, dès le 9, une foule de ces êtres qualifiés de chevaliers du poignard, qui avoient figuré déjà dans ce même lieu, le 23 février 1791, et depuis, à l’époque du 20 juin 1792 ;

« Que la veuve Capet, craignant sans doute que cette conspiration n’eût pas tout l’effet qu’elle s’en étoit promis, a été, dans la soirée du 9 août, vers les neuf heures et demie du soir, dans la salle où les Suisses et autres à elle dévoués travailloient à des cartouches ; qu’en même temps qu’elle les en-