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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/503

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« Vive la République !  » cria le peuple : c’était Sanson qui montrait au peuple la tête de Marie-Antoinette, tandis qu’au-dessous de la guillotine le gendarme Mingault trempait son mouchoir dans le sang de la martyre.

Le soir, un homme, son ouvrage du jour fini, écrivait ce compte[1], que les mains de l’Histoire ne touchent qu’en frissonnant :

« Mémoire des frais et inhumations faits par Joly, fossoyeur de la Madeleine de la Ville-l’Évêque, pour les personnes mis à mort par jugement dudit Tribunal :

Sçavoir :

Du 1er mois…………………………..

Le 25, idem.

La Ve Capet pour la bierre 6 livres

Pour la fosse et les fossoyeurs 25  »

    les causes énoncées audit jugement, et de suite l’avons remise à l’exécuteur des jugements criminels et à la gendarmerie qui l’ont conduite sur la place de la Révolution de cette ville, où sur un échafaud dressé sur ladite place, ladite Marie-Antoinette, veuve Capet, a en notre présence subi la peine de mort, et de tout ce que dessus nous avons fait et rédigé le présent procès-verbal, pour servir et valoir ce que de raison, dont acte. — Nappier. »

  1. Ce Mémoire, possédé et communiqué par M. Fossé d’Arcosse, se termine ainsi : « Vu et arrêté par moi, président du Tribunal révolutionnaire, à la somme de deux cent soixante-quatorze livres, pour être touchée par Joly, fossoyeur de la Madeleine, à la Trésorerie nationale. À Paris, ce 11 brumaire l’an II de la République française. — Herman, prdt. »