Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/79

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susceptible, dans une cour réglée et jalouse de ses rangs. Une parente de Marie-Thérèse, la sœur du prince de Lambesc, Mademoiselle de Lorraine, prétendit à prendre rang dans le menuet des fêtes du mariage immédiatement après les princes du sang ; là-dessus, mille réclamations, mille colères, les ducs et pairs soulevés, toute la noblesse menaçant très sérieusement « de quitter la cadenette, de laisser là les violons », toutes les dames jurant « d’être indisposées pour la fête…[1]. »

M. de Choiseul en disgrâce, en exil, Marie-Antoinette était livrée sans défense à toutes les petites rancunes, à toutes ces grandes haines contre l’Autriche que devaient raviver encore les malheureuses prétentions de l’archiduc Maximilien en 1775 ; et le jour où cette princesse si française montait sur le trône, son crédit, sa popularité étaient minées ; déjà était trouvée, déjà courait dans le murmure de la cour cette épithète d’Autrichienne qui devait l’accompagner à l’échafaud.

  1. Mémoires historiques et politiques, par Soulavie, vol. II.