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Page:Goncourt - Hokousaï, 1896.djvu/132

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l’art japonais.

times d’un rêve, ne trouvent pas autre chose, pour désarmer l’indignation du mari, — le serviteur que de s’ouvrir le ventre, la femme que de s’ouvrir la gorge.

Mais ne voilà-t-il pas, qu’au milieu de ce carnage entre dans la maison le ministre qui, dans une tournée, vient de faire arrêter deux brigands, qui dans le mort reconnaissent leur chef !

Alors le ministre, prenant la tête du brigand et le sabre retrouvé, rassure le mari, en lui disant qu’il racontera au prince, que c’est lui qui a tué le brigand, après qu’il avait assassiné sa femme et son serviteur.

À peine le ministre a-t-il passé la porte, — les incidents se précipitent dans le roman japonais, — qu’il rencontre une femme et deux jeunes filles demandant aux allants et venants, s’ils connaissent un Japonais, dont personne ne sait le nom. Le ministre leur apprend qu’il a changé de nom, leur donne son nouveau nom, indiquant de la main une maison où il y a un grand arbre. Ce sont la première femme et les filles du descendant chinois, renseignées sur l’existence de leur mari et père, par les fiches qu’il a laissées, pendant ses trois ans de pèlerinage, dans tous les temples bouddhiques, et, de temple en temple, ces femmes ont été