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Page:Goncourt - Hokousaï, 1896.djvu/240

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l’art japonais.

vous portez tous bien. Quant à votre vieillard, il est toujours le même, la force de son pinceau continue à augmenter, et à faire, plus que jamais, diligence. Quand il aura cent ans, il entrera dans le nombre des vrais dessinateurs.

Alors le vieux peintre signe longuement : l’ancien Hokousaï, le vieillard fou de dessin, le prêtre mendiant, et sa lettre est pour ainsi dire tout entière dans ce post-scriptum :

Pour le livre des Guerriers (sans doute le Yéhon Sakigaké, imprimé et gravé par Yégawa), je vous prie, vous trois, de le donner à Yégawa Tomékiti. Quant au prix, vous vous arrangerez directement avec lui. La raison pour laquelle, je tiens absolument que la gravure soit de Yégawa, c’est que, soit la Mangwa, soit les Poésies, certes les deux ouvrages sont bien gravés, mais ils sont loin d’avoir la perfection des trois volumes du Fouzi-Yama, gravés par lui. Or, si mon dessin est gravé par un bon graveur, ça m’encourage à travailler, et si le livre est réussi, c’est aussi à votre avantage, parce qu’il vous rapporte plus de bénéfices. De ce que je vous recommande si chaudement Yégawa, n’allez pas croire que c’est pour toucher une commission : ce que je recherche, c’est la netteté de