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ANNÉE 1859




2 janvier 1859. — J’ai pour mes étrennes la dernière épreuve de la seconde édition de l’Histoire de Marie-Antoinette.

7 janvier. — Après sept ou huit mois d’absence, Pouthier s’est décidé à revenir dîner chez nous. Une existence de plus en plus fantastique. Il gîte rue de l’Hôtel-de-Ville, chez un logeur de maçons. Et dès cinq heures du matin chi, chi, boum boum, le bois qu’on scie pour la soupe, et la tombée des bûches, et le feu qu’on souffle, et le lourd départ, puis, quelques heures après, la dégringolade par l’escalier de toute la marmaille de la maison dans les vieux souliers, les souliers trop larges de leurs pères et mères.

Il y a eu des jours dans sa vie, où il est resté couché, trompant la faim avec des cigarettes, et il raconte pour se consoler qu’il a un camarade de