Page:Goncourt - Journal, t2, 1891.djvu/132

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Taine. — Eh bien ! je vous citerai trente femmes de bourgeois que je connais, et qui sont pures.

Un quelconque. — Qu’en savez-vous, Taine ? Dieu lui-même n’en a pas la certitude.

Taine. — Tenez, à Angers, les femmes sont si surveillées qu’il n’y en a qu’une qui fasse parler d’elle.

Saint-Victor. — À Angers… mais c’est tout pédérastes, les derniers procès…

 

Sainte-Beuve. — Mme Sand, Messieurs, va faire quelque chose sur un fils de Rousseau, pendant la Révolution… Ce sera tout ce qu’il y a de plus généreux… Elle est pleine de son sujet… Elle m’a écrit trois lettres, ces jours-ci… C’est une organisation admirable !

Soulié. — Tiens, il y a un vaudeville de Théaulon sur les enfants de Rousseau.

Renan. — Mme Sand, la plus grande artiste de ce temps-ci, et le talent le plus vrai !

La Table. — Oh !… Ah !… Oh !… Ah !

Saint-Victor. — Est-ce curieux, elle écrit sur du papier à lettres !

Renan. — Par vrai, je n’entends pas le réalisme.

Sainte-Beuve. — Buvons ; je bois, moi ! Allons, Scherer.

 

Taine. — Hugo, Hugo n’est point sincère…

Sainte-Beuve. — Comment, vous Taine, vous mettez Musset au-dessus de Hugo ! Mais Hugo, il fait des livres… Il a volé, sous le nez, à ce gouvernement qui