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d’arriver au trône par une présidence de Cour d’assises.

Mardi 19 août. — Le docteur Robin nous racontait, ce soir, que le hasard l’ayant mis à même de rendre service à des Japonais, rencontrés en Italie, il les retrouva à Vienne. Ils se firent alors un plaisir de lui montrer, dans les plus grands détails, leur exposition. On causa, on parla de la philosophie de la forme des objets, et on parla de Dieu, auquel ils ne croient pas, ne croyant guère qu’aux esprits, à des manifestations des âmes des trépassés.

Puis au bout de cela, le médecin demanda aux Japonais s’ils trouvaient nos Françaises jolies. « Oui, oui, lui fut-il répondu, mais elles sont trop grandes ! » Ces orientaux donnaient, dans cette phrase, l’idéal de ce qu’ils cherchent chez la femme : un joli petit animal, qu’on enveloppe avec la caresse tombante d’une main.

En effet, n’avons-nous pas vu les Japonaises de la grande Exposition, expliquer la phrase de leurs compatriotes, avec leurs rampements, leurs agenouillements, leurs gracieuses attaches au sol, leurs mouvements de gentils quadrupèdes, leurs habitudes enfin, de se faire toutes ramassées, toutes pelotonnées, toutes exiguës.

Quelqu’un ajoute, que les officiers de marine sont unanimes à reconnaître que dans tout l’Orient,