Page:Goncourt - Journal, t5, 1891.djvu/177

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menses papillons du Brésil qui semblent des morceaux d’azur, et une reproduction photographique du tableau du fils Giraud : « le Charmeur. »

Et nous voici devant la grande baie qui regarde Catinat, et devant un amoncellement de meubles et de porcelaines encombrant le vide, avec la profusion qu’aime la princesse. C’est d’un côté une table en marqueterie, surmontée d’une corbeille en porcelaine, de l’autre une table portant un vase jaune impérial, fabriqué par Decker, duquel s’élance un palmier. Entre les deux tables est placé un grand divan, couvert de la perse qui garnit tout le rez-de-chaussée, et met aux plafonds et aux murs son vert d’eau, fleuri de fleurs roses et bleues. Un grand tapis de Perse, tout gai, tout riant, et où dans la pourpre de petits morceaux de blanc ressemblent à des morceaux de papier semés sur la laine, couvre le parquet et tout ce côté de l’atelier.

En avant du divan, une chaise en sparterie, brodée de soie jaune et bleue, et devant le métier à tapisserie de la princesse, où la bande commencée est cachée sous un mouchoir de soie brodé de fleurettes violettes. À côté monte, sur son haut pied, un grand panier en vannerie, orné de nœuds de rubans, contenant les soies de la princesse, dans un fazzoletto rouge, rayé d’or.

Ce coin est le coin du travail de la femme chez la princesse, et le coin de son repos. Là, est le métier à tapisserie, où elle se jette au sortir du dessin et de l’aquarelle. Là, est le grand divan de perse, où, à la