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dîner des Spartiates de chez Brébant, chez Laurent des Champs-Élysées.

Une nouvelle recrue : Raoul Duval, le jeune orateur de la Chambre. C’est un homme à la physionomie fiévreuse, éclairée par le rutilement d’une chevelure et d’une barbe rousses, un homme aux mains éloquentes, d’une blancheur presque exsangue. Et, chose bizarre, ce qui sort et s’échappe de cette bouche d’enthousiaste, c’est de la logique profonde et du haut bon sens.

Il est curieux à entendre raconter les incidents de cette restauration manquée, menée par le duc Decazes et qui depuis… de cette restauration menée par d’Audiffret-Pasquier entraînant à la fin, un peu à son corps défendant, le duc de Broglie.

Il nous raconte toute cette négociation, où à ses demandes d’une lettre, d’un mot signé du roi, on lui offrait la conversation de Chesnelong. Il nous peint d’Audiffret-Pasquier, comme un hurluberlu, répétant à tout propos : « Qui osera nous arrêter, quand nous formerons un bataillon carré, avec le drapeau tricolore planté au milieu de nous ! »

Pour Raoul Duval, la chose menée par des honnêtes gens et des sincères du parti, a été un piège tendu par les orléanistes à leur cousin. Ils ont voulu et ont réussi à le rendre impossible en France.

Puis il s’étend sur les orléanistes, accuse leur manque de caractère, de décision, leur peur de se compromettre au grand jour. Et il nous conte, que pendant le second siège de Paris, il avait organisé