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Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/179

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lui envoie sur le coup ma démission, dans cette lettre :

3 janvier 1887.

Mon cher Maupassant,

Votre lettre, imprimée dans le Gil Blas de ce matin, apportant l’autorité de votre nom au dernier article de Santillane, ne me laisse qu’une chose à faire, c’est de vous envoyer ma démission de président et de membre de la Société du monument de Flaubert.

Vous n’ignorez pas ma répulsion pour les Sociétés et leurs honneurs, et vous devez vous rappeler, que je n’ai accepté que sur vos instances, cette présidence qui m’a causé mille ennuis, et mis en contradiction avec moi-même, et ma profession de foi sur la statuomanie, à propos de la statue de Balzac.

Maintenant voici l’historique de la représentation demandée par moi.

Je recevais le 10 septembre dernier, annoncé par une lettre de vous, un extrait des délibérations du Conseil général de la Seine-Inférieure de la session d’août, où M. Laporte, membre du Conseil, s’exprimait ainsi :

« La souscription pour le monument à élever à la mémoire de Gustave Flaubert, s’élève actuellement à la somme de 9 650 francs, y compris les 1 000 francs votés par le Conseil général, et qui ont été mandatés, le 13 mars 1882. Cette somme qui est déposée dans une banque de Rouen, est insuffisante. Mais on espère trouver facilement, au moyen d’une représentation dans un théâtre de Paris, ou par toute autre voie, le complément nécessaire, à peu près 2 000 francs. »

Et l’on me priait de hâter, autant qu’il était en mon pouvoir, l’édification du monument. N’étant pas assez riche pour fournir à moi seul les fonds manquants, n’ayant reçu d’aucun membre de la Société la demande de compléter entre amis, la somme de 2 000 francs, répu-