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Jeudi 2 juin. — Lu dans le Figaro, un extrait des Choses vues de Hugo, extrait dans lequel, il me semble, avec une certaine fierté, reconnaître une très grande parenté, dans la vision des choses, avec celle de mon Journal.

Mardi 7 juin. — Ce soir, au dîner de Brébant, Spuller, le nouveau ministre de l’Instruction publique, dîne en face de Berthelot, l’ex-ministre, dont l’ironie aujourd’hui me semble un peu plus acide que les autres jours. Spuller, je dois le dire, a une très bonne et très simple tenue. Il affirme n’avoir voulu être ministre que pour renverser Boulanger. Il ne se fait du reste aucune illusion sur la solidité du ministère, disant que pas plus tard que mardi prochain, il se pourrait que le ministère eût les quatre fers en l’air.

Samedi 11 juin. — Déjeuner chez Burty. Déjeuner servi par une bonne, qui n’a pas l’air timide, fichtre ! Quant au maître de la maison, au milieu de ses bibelots, largement nourri et abreuvé de tout ce qu’il y a de mieux, gavé jusqu’au goulot de toutes les jouissances de la gueule, il est heureux comme un coq en pâte japonais.

Grelet, qui déjeunait avec nous, a parlé du corps