Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/222

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sa vie, à côté de Talleyrand, les deux fois, Talleyrand avait parlé de la mauvaise conformation physique de Mme de Staël, pour laquelle M. et Mme Necker avaient été obligés de faire fabriquer un tourne-cuisses, à l’effet de lui ramener les pieds et les jambes en dehors.

Vendredi 9 septembre. — Aujourd’hui, la princesse parlait de son adoration de Versailles, disant qu’elle voudrait s’y faire construire une maison dans le style de Louis XIV, et où tout serait à l’imitation du temps, jusqu’aux crémones des fenêtres, et soudain s’interrompant, elle reprend : « Enfin là, à Versailles, je parle bas comme dans une église ! » Et elle ajoute après un silence : « Car, on a beau dire, à Versailles est toute l’histoire de France… »

Tholozan, médecin du shah de Perse, depuis vingt-neuf ans, nous faisait une curieuse révélation : « Les Persans disent aux Européens : Vous avez, vous autres, des horlogers, des mécaniciens, des ouvriers dans les arts mécaniques, supérieurs aux nôtres, mais nous vous sommes bien supérieurs en tout, — et ils demandent, si nous avons des littérateurs, des poètes ! »

Mercredi 21 septembre. — Visite à la comtesse de Beaulaincourt, pour lui demander de reproduire dans