Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/225

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comme critique du livre, mais théoriquement, qu’il y avait à la suite de Bourget, une suite de romans psychologiques, dont les auteurs, à l’instar de Stendhal, voulaient écrire, non ce que faisaient les héros des romans, mais ce qu’ils pensaient. Malheureusement la pensée, quand elle n’est pas supérieure ou très originale, c’est embêtant, tandis qu’une action même médiocre se fait accepter, et amuse par son mouvement.

Il ajoutait encore que ces psychologues, bon gré, mal gré, étaient plus faits pour les descriptions de l’extériorité que pour des phénomènes intérieurs, que par leur éducation de l’heure présente, ils étaient capables de décrire très bien un geste, et assez mal un mouvement de l’âme.

Samedi 1er octobre. — Entre moi, prenant assis mon thé, et Daudet se promenant d’un bout de ma chambre à l’autre, avec une locomotion un peu fiévreuse, c’est une causerie vagabonde, avec des idées d’éveil, sur les sujets les plus disparates.

À propos du qualificatif doux, Daudet dit que le mot vient des troubadours, qui ont dénommé la femme « une douce chose » et que c’est curieux que la douceur soit ce qu’il y a de plus recherché, comme qualité et mérite de la femme, pendant la période révolutionnaire ; et comme bientôt nous nous préoccupons de l’expansion du mot chose en littérature, de