Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/253

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Lundi 6 février. — F… vient déjeuner, et c’est pour moi un plaisir de revoir ce grand diable, que j’ai vu tout petit garçon. Il revient d’une mission, sollicitée par lui, pour surprendre quelque chose de ce que machine contre nous, l’inquiétant Bismarck, et il revient terrifié, non seulement de la puissance militaire, mais encore de la puissance commerciale, et de la puissance industrielle de cette Prusse.

Mardi 7 février. — Ce matin, Raffaëlli me demande à faire mon portrait en pied, pour l’exposition, avec l’insistance la plus gracieuse. Il le fera chez moi, et s’engage à ne pas dépasser quinze séances.

Vendredi 10 février. — À propos de jolis détails amoureux, sur les vieux et les vieilles de Sainte-Périne, je répétais au jeune Maurice de Fleury, qu’il avait là un admirable roman à écrire, — le roman manqué par Champfleury, — et qu’il fallait continuer à prendre des notes, tous les jours, et à ne pas se hâter, et à attendre que son talent fût mûr, pour faire avec tout le temps nécessaire, une belle étude bien fouillée sur ces vieillesses des deux sexes.

Dimanche 12 février. — Ce soir, dîner chez Bonnetain, qui pend la crémaillère de son nouvel appartement. C’est un petit corps de logis, dont la pièce prin-