Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/277

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Et tout en feuilletant, d’une main rapide, mes albums, Hayashi a, de temps en temps, des petites gaîtés, des éclats de rire d’enfant, pendant lesquels il s’écrie : « De grands toqués, les artistes japonais, des toqués comme celui-ci, qui dans l’admiration d’un clair de lune, empêché de le voir par un coin du toit de son voisin, s’essaya à l’écorner avec sa lanterne, et brûla une partie de Yeddo. »

« Ah ! c’est curieux, fait-il, quelques minutes après, en tombant sur un album de théâtre. Vous voyez cet acteur qui s’ouvre le ventre. Eh bien ! c’est la représentation réelle d’une chose arrivée. C’était un très grand acteur, engagé à jouer pour une société, une société seule. Sa belle-mère qui avait l’influence sur lui, contracte en son nom, un engagement avec un théâtre de Yeddo, engagement dont elle touche d’avance l’argent. Au moment de débuter, on lui reproche sa mauvaise foi, et dans la première représentation qu’il donne, et où il avait à représenter un hara kiri, il s’ouvre tout de bon le ventre. »

À déjeuner, Hayashi cause nourriture japonaise, et me cite, comme un mets délicieux : une salade de poireaux et d’huîtres.

Questionné par moi sur les livres et les auteurs européens, en faveur au Japon, il me cite le Cid de Corneille et les drames de Shakespeare, — ayant au fond une grande parenté avec les drames héroïques du théâtre japonais.

Je pensais aux petits hasards curieux qui pro-