Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/285

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Mardi 10 juillet. — C’est très singulier la myopie et le presbytisme de mes yeux. Ils ne voient pas sur une tête de faux cheveux, dans une bouche, de fausses dents, n’aperçoivent pas même une légère déviation de l’épine dorsale, chez une femme bien habillée, mais perçoivent les moindres mouvements moraux de la physionomie, percent sur une figure, ce qui se passe dans sa cervelle ou son cœur.

Jeudi 12 juillet. — Daudet m’a écrit, avant-hier, que Porel venait dîner aujourd’hui à Champrosay, et m’invite à me trouver avec lui, pour causer de Germinie Lacerteux.

Je trouve en chemin de fer, Porel qui m’annonce que l’engagement de Réjane, pour Germinie Lacerteux est signé, que les maquettes des décors sont tout près d’être terminées, que la pièce passera en novembre ; et il me parle de la distribution ainsi faite dans sa pensée : Réjane, Germinie ; Mme Crosnier, Mlle de Varandeuil ; Mme Raucourt, Mme Jupillon ; Dumény, Jupillon ; Colombey, Gautruche, etc., etc.

Vendredi 13 juillet. — Philippe Gille du Figaro, tombe à l’improviste ce matin, à déjeuner. Il est tout plein d’anecdotes, contées avec un amusant frétillement du facies, et entremêlées de jolies images,