Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jeudi 11 octobre. — J’ai reçu hier une lettre de Jules Vidal, qui me demande à tirer une pièce de mon roman des Frères Zemganno, en collaboration avec Byl. Il y a une vingtaine de jours, la même demande m’était faite par Paul Alexis et Oscar Méténier, et je leur avais donné l’autorisation sollicitée.

Aujourd’hui, dans un pèlerinage à travers les boutiques de japonaiseries, j’ai l’idée de dédommager Vidal de sa déconvenue, en lui faisant faire une pièce de la Fille Élisa, sur un mode très chaste, et où un acte serait la mise en scène complète d’une condamnation à la cour d’assises, et où l’avocat, dans sa défense, raconterait toute la vie de l’accusée : une exposition tout à fait originale, et qui n’a point encore été tentée au théâtre.

Puis, tout en battant le pavé, et m’échauffant la cervelle de mon accès de fièvre dramatique, je me disais qu’il fallait faire la pièce moi-même, et je ne sais comment ma pensée allait encore à la Faustin, avec l’idée d’en tirer une autre pièce, songeant à faire de Germinie Lacerteux, de la Fille Élisa, de la Faustin, une trilogie naturiste.

Peut-être, dans deux ou trois jours, cette foucade théâtrale sera-t-elle passée, mais aujourd’hui je suis mordu par le désir d’écrire ces pièces.

Dimanche 14 octobre. — Octave Mirbeau vient aujourd’hui, un moment, au grenier. Le malheureux