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Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/38

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bonheur inappréciable de se fourrer dans un lit encore chaud.

Samedi 14 mars. — La reprise d’Henriette Maréchal, de cette pauvre et innocente pièce, sans grande audace, sauf dans le premier acte, a fait revivre dans la presse, les haines que mon frère et moi avions fait naître, au plus beau temps de notre littérature bataillante. Un journal disait, ces jours-ci, en parlant de la pièce : « Les honnêtes gens écoutaient muets, consternés ! » Hier le Journal illustré, je crois, et qui par parenthèse donne nos portraits, imprimait : « Si ce théâtre devait réussir, il faudrait détruire le théâtre. » Pourquoi, mon Dieu ! Vraiment, il y a une imbécillité dans l’exaspération de ces gens, tout à fait incompréhensible.

Mardi 17 mars. — Une note que j’ai oublié d’intercaler, en bas des Lettres de mon frère, sur mon oncle de Neufchâteau, l’ancien officier d’artillerie, le représentant des Vosges, en 1848.

Mon oncle était le plus honnête homme et le meilleur des êtres, mais avait emporté de l’École polytechnique, en même temps que le républicanisme, l’illogisme du raisonnement particulier à tous les forts en x sortis de cette école. Il ne portait pas dans