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Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/39

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la vie courante, le nom nobiliaire de son père, mon grand-père, le député du Bassigny en Barrois à la Constituante, ne voulant être appelé que M. Huot. Mais dans les actes solennels de la vie, dans le contrat de mariage de sa fille, il faisait écrire par le notaire et signait : Huot de Goncourt.

Mercredi 18 mars. — Dans la correction des épreuves des Lettres de mon frère, quand je le retrouve au collège, écrivant un drame en vers sur Étienne Marcel, cela me rappelle que, quelques années avant, dans ce même collège, en rhétorique, j’envoyais à Curmer une monographie de « La Cuisinière » pour les Français peints par eux-mêmes, puis, que je faisais une « Histoire des Châteaux au moyen âge » pour entrer à la Société d’Histoire de France, tandis que mon frère continuait à versifier et à fantaisier. C’est curieux ce qu’a produit, plus tard, cet amalgame de tendances et de goûts différents de l’esprit.

« Le mérite de mes livres, disait sérieusement un bibliophile, qui vient de vendre sa bibliothèque, — très cher : le mérite de mes livres, c’est qu’ils n’ont jamais été ouverts. »

Jeudi 19 mars. — Elle est vraiment originale, cette pensée du Japonais Hayashi, qu’il émettait hier :