Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/114

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qui lui demandait d’allonger la pièce, ce qui avait lieu à la diable, aux répétitions. Enfin, la première avait lieu, une première où les figurants eux-mêmes sifflaient Frédérick Lemaître, qui, complètement ivre, avait la plus grande peine à se tenir sur ses jambes, quand, sous une fantasque inspiration de la soûlerie, sa tête d’âne lui ballottant sur la poitrine, il s’avançait vers la rampe et s’écriait : « Messieurs et citoyens, je crois que c’est le moment de crier : “Vive la République !” » Et alors c’étaient des applaudissements jusqu’à la fin.

Dimanche 17 novembre. — Il est question dans des apartés, des livres que chacun fait. Huysmans remet à plus tard son livre sur Hambourg. Rosny me parle avec un certain mépris de son Termite paraissant dans la Revue de Mme Adam, et me confesse qu’il travaille à un livre, qu’il met au-dessus de tous ses précédents bouquins, et qui aura pour titre : la Bonté, un livre un peu en opposition avec le courant littéraire contemporain, se plaisant à peindre les roueries du mal, et qui peindra, selon l’expression de Rosny, les ruses du bien.

Mardi 3 décembre. — On ne saura qu’en posant pour son buste, devant un sculpteur chercheur et