Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/127

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bataille de Sedan ! » Sur quoi Thiers s’était mis à larmoyer, en disant que le comte se plaisait à insulter un vaincu. Et à la suite de cette séance, impossible de réunir Thiers et le comte d’Arnim : Thiers boudant le comte, et le comte, qui était un homme distingué et bien élevé, ne se souciant plus de se rencontrer avec ce cacochyme pleurard. Et c’est Oliphant qui, après des causeries avec Thiers, le remplaçait, et les 17 articles du traité — fait qu’on ignore absolument — étaient arrêtés entre le correspondant du Times et le comte d’Arnim.

En cette cuisine diplomatique, Oliphant se trouvait bien des petits services que lui rendait Blowitz, et le traité signé, quand Thiers pour remercier son remplaçant, lui offrait de le nommer grand-croix de la Légion d’honneur, celui-ci repoussait cet honneur, et lui demandait la nomination au consulat de Venise, du correspondant français du Times avant la guerre, qui, je crois, était Yriarte, — et Blowitz prenait sa place.

Vendredi 3 janvier. — C’est curieux comme le contact intime avec la cuisine d’un art, est pour un littérateur, la révélation de choses nouvelles et originales à apporter dans son métier. C’est ainsi, que ce modelage appliqué et chercheur des plans, des méplats, des saillies, des creux, pour ainsi dire, imperceptibles de mon visage, me faisait penser, que