Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/131

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d’un chirurgien pour retirer les plombs indiscrets, et la galante société s’inscrivant pour les plombs qu’il devait retirer, et dont les futurs possesseurs avaient l’intention de faire des boutons de chemise. C’est très dix-huitième siècle, n’est-ce pas ?

Le contre-amiral Layrle qui a fait autrefois une station de quatre ans au Japon, et qui vient d’y passer encore deux années, parlait du silence que gardaient les Japonais sur les événements politiques vis-à-vis des Européens, et il nous contait que le président du conseil et le ministre de la marine, avec lesquels il est lié, qu’il avait connus à son premier séjour très petits jeunes gens, très petits bonshommes, il ne pouvait en tirer que des monosyllabes et des exclamations sans signification, quand il les interrogeait. Et il s’émerveillait, que des gens qui avaient pris part à des actions militaires, et dont l’un passait pour un homme de guerre tout à fait distingué, il n’était pas possible de leur extirper un détail de bataille, de combat, d’épisode militaire : disant que Canrobert ou Mac Mahon, tout en gardant la plus grande discrétion dans leurs paroles et leurs jugements, ne pouvaient se tenir de parler sur les affaires, où ils ont assisté.

Vendredi 10 janvier. — Dans cette maison maudite qui est derrière mon jardin, ce sont du jour à la nuit et de la nuit au jour, des aboiements de deux