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Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/254

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précédé les Ariens et les Sémites, et dont les Bretons seraient une filiation directe. Et c’est une succession de phrases transcendantales « que le péché n’est pas, comme on l’a dit bêtement, la copulation, mais la distraction de l’individu de l’harmonie universelle… que le moi, le moi est tout à fait méprisable, vu que c’est une victime de la subjectivité de l’être, en un monde illusoire… qu’il craint d’être empoigné, comme par une pieuvre, par la subtilité des causes occultes… qu’il s’est fait un changement en lui, que les formes littéraires ne sont rien, qu’il donnerait tout ce qu’il a écrit pour une page de Normand… »

Enfin il se lève pour prendre congé, me disant qu’il aimerait bien à se retrouver avec moi, là-haut, que ce serait surtout agréable de se rencontrer dans Sirius, la planète à la blancheur incandescente.

Samedi 13 juin. — À un japonais comme moi, c’était vraiment dû. Il semble à Pélagie apercevoir la chatte, passer comme un éclair dans l’escalier ; au bout de quelques instants, elle va voir, où elle peut être cachée, et elle la retrouve sur son séant, avec un ronronnement d’orgue, en contemplation devant une vitrine de poteries japonaises.

Chez l’animal, il est un bonheur, un bonheur fait de ceci, c’est que jamais le « Linquenda tellus » d’Horace, ne lui traverse la cervelle, et que la mort le frappe, sans qu’il sache qu’elle existe, tandis que,