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Mercredi 20 mars. — Une presse moins exécrable que je ne l’attendais ; toutefois une allusion perfide de Vitu, dans le Figaro, au sujet de la retraite de la princesse, qui souffrante, a quitté le théâtre avant la fin.

Ce soir, Dieulafoy contait, que dans une salle de l’hospice Necker, les malades se plaignaient de vols journaliers, qu’une surveillance avait été exercée sur les infirmiers et les filles de service, et qu’on n’avait pas découvert le voleur. À ce moment était placé dans la salle, un sergent de ville, malade d’une fluxion de poitrine, mourant, presque agonisant. À quelques jours de là, un matin, à la visite, il disait à Dieulafoy : « Moi, je connais le voleur ! » L’homme de la police avait fait son métier en pleines affres de la mort. Et le voleur était un aveugle, traité dans cette salle pour albuminurie.

Jeudi 21 mars. — Une vraie terreur dans Auteuil à propos du garçon jardinier assassiné. Des gens qui déménagent, des maisons où l’on prend des gardiens pour la nuit. Pas si exagérée, la lettre que j’avais écrite, il y a quelques mois, au Figaro, et où je demandais qu’en ce pays, — le pays qui paye le plus d’impôts de toute la terre, — l’existence et le foyer du citoyen, fussent un peu mieux défendus des assassins et des voleurs.

Un article incroyable est celui paru dans le Petit