Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/67

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de Gramont, le prince de Wagram, le jeune Pourtalès, etc., etc.

Une salle à manger ovale, aux boiseries blanches, avec une table, où montent aux grands candélabres d’argent et s’enguirlandent autour des surtouts, les plus belles orchidées de la terre. Une innovation charmante pour donner de la fraîcheur à une pièce et qui vient, m’a-t-on dit, de Russie : deux obélisques de glace sur des consoles, jouant des morceaux de cristal de roche d’un format inconnu.

Samedi 8 juin. — Par ces chaleurs orageuses, devant moi une assiette de fraises, à côté de l’assiette, dans un flacon de cristal de roche, un bouton de rose Richardson, au jaune bordé de blanc, — en haut un verre d’eau-de-vie de Martell qui m’attend, et mon lit ouvert dans ma chambre enténébrée pour une sieste au léger et vague ensommeillement, et au fond de moi un mépris indicible pour toute cette activité roulante au dehors des fiacres, des omnibus, des tapissières, des tramways, des wagons, menant des gens à l’Exposition.

Dimanche 9 juin. — Il serait intéressant qu’un littérateur intelligent fît plusieurs livres d’imagination : l’un au régime du café, l’autre au régime du