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loin d’être infini. Aujourd’hui je prononce le nom d’Octave Mirbeau devant ma cousine, qui me dit : « Mais Mirbeau… attendez, c’est le fils du médecin de Remalard, de l’endroit où nous avons notre propriété… eh bien, je lui ai donné deux ou trois fois des coups de fouet à travers la tête… Ah ! le petit affronteur que c’était, quand il était enfant… il avait par bravade, la manie de se jeter sous les pieds des chevaux de mes voitures et de celles des d’Andlau. »

Mardi 3 septembre. — Le général Obernitz, le général vurtembergeois qui, après Reichshoffen avait établi son quartier général à Jean-d’Heurs, et qui se montra un vainqueur supportable, disait à Rattier, quand il quitta le château : « Oh ! priez Dieu pour vous, que nous rencontrions l’ennemi loin d’ici, parce que le soldat qui s’est battu, devient une bête féroce pendant trois jours… et moi-même je n’en suis pas le maître ! »

Samedi 7 septembre. — Une fille du maréchal Oudinot, Mme de Vesins, je crois, aimait tant Jean-d’Heurs, que lors de la vente de la propriété, elle en avait emporté des sachets de terre, comme on emporte des sachets de Terre Sainte.