Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/128

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livres, en six semaines. Comme je lui dis qu’il travaille trop, il me répond : « C’est vrai, mais que voulez-vous… Maintenant le travail est chez moi une maniaquerie… Quand je ne travaille pas, je me promène dans mon atelier, en remuant les bras et les jambes, comme un épileptique ! »

Dimanche 26 mars. — Trois jours de suite, des crises hépatiques, à crier.

Lundi 27 mars. — Dans ces jours, où je ne peux pas travailler, j’ai l’horreur de la lecture des romans. Les livres de voyage même, qui sont la lecture préférée des malades, ces livres ne m’intéressent pas. Mon esprit est attiré par les coins inconnus et mystérieux de notre histoire reculée, légendaire, par les récits troubles des Grégoire de Tours, des Frédégaire, par les ténèbres de la période mérovingienne.

Mercredi 29 mars. — Aujourd’hui une faiblesse à ne pas même regarder des images.

Helleu vient me demander à faire des pointes sèches, d’après mon facies. Il choisit bien son moment.