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tion du pastel de La Tour, représentant la danseuse Sallé, et provenant de la récente vente de Mlle Denain, puis des courses d’affaires, arriérées par ma dernière maladie, puis des visites aux marchands de bibelots, et après un déjeuner composé d’une pauvre tasse de thé, jusqu’à quatre heures, à la bibliothèque de l’Opéra, à travailler à la Camargo.

Je sens en moi, sur mes jambes de coton, une petite allégresse de reprendre possession du pavé de Paris, allégresse mêlée du vague de la faiblesse.

Mercredi 26 avril. — En compagnie de Delzant, j’ai la visite de M. Henry Standish, qui m’apporte le volume des lettres de son frère Cecil Standish.

M. Henry Standish me parle du marquis de Hertford et de son fils Richard Wallace. Il conte que ce dernier était très aimé du baron d’Ivry, qui avait été le compagnon de plaisir du marquis, et quand arriva la vente de ce dernier, avant la mise aux enchères de la collection, les filles du baron voulurent absolument lui offrir un objet, un objet important de la vente, dont elles lui donnèrent le choix. « Eh bien, puisque c’est votre désir, s’écria Wallace, je ne veux que ce petit tableau, et uniquement ce petit tableau… Un jour, où j’étais réduit aux derniers expédients, ce tableau que j’avais acheté quelques années auparavant, je le portais à votre père, en lui disant : J’ai besoin de