Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suis dans mon lit, j’ai devant moi l’estampe de Nanteuil, représentant l’Infante d’Espagne mère du roi. Oh ! l’ennui de ces belles tailles ! Ah ! la peu amusante gravure aux yeux, que cette gravure des Nanteuil, des Mellan, si bien en rapport avec la perfection géométrique de tout le siècle. Et quelle traduction chez eux de la beauté des femmes du temps, qui est toute monastique, et dont les portraits des jeunes et des vieilles, ont l’air de portraits d’abbesses !

Dimanche 24 septembre. — Le capitaine de l’Isle, le descendant du chevalier, du favori de Marie-Antoinette, m’apprend que la famille Diez, la famille dans laquelle mon grand-père avait pris sa femme, avait été anoblie au XVIIe siècle, pour avoir fondé une messagerie, Laffitte et Caillard, qui allait de la Haute-Marne à Pont-à-Mousson. Puis les Diez auraient été de célèbres fondeurs de cloches.

Dimanche 1er octobre. — Paul Alexis, de retour du Midi, me raconte qu’il a été faire une visite à Mme de Maupassant, qui, dans une conversation d’une heure à six heures, entre autres choses, au sujet de l’enterrement de son fils, lui disait : « J’aurais bien voulu pouvoir aller à Paris… mais j’ai clairement écrit, pour qu’il ne fût pas mis dans un cercueil de