Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sements, pendant laquelle il n’est plus question de la pièce.

Puis, Sarah vient s’asseoir à côté de moi, me dit que la pièce est pleine de passion, que le dernier tableau lui paraît superbe, et me demande de lui laisser, pour lire le quatrième et le cinquième tableau, qui n’ont pas été lus. Et se succèdent dans la bouche de Sarah, des paroles qui ont l’air d’affirmer le désir de la jouer, et même une phrase, où il est question de me mettre en rapport avec le directeur, mais au fond de ce bout de conversation, il n’y a pas une parole décisive.

Maintenant, il y a bien des choses qui me sont hostiles. Sarah est une romantique ; elle a certainement, dans ce moment, par le bruit qui s’est fait autour de Réjane, la velléité de tenter de la modernité, mais son tempérament littéraire s’y refuse, puis elle jouit, dans ma pièce, d’une bien vilaine sœur, et dans la vie, elle se trouve avoir une sœur, ce que je ne savais pas du tout.

Samedi 21 octobre. — Abordé par Stevens, qui me parle du travail incessant, effréné, de son vieil âge, me jetant dans l’oreille : « Je n’ose pas le dire, j’ai fait soixante-quinze tableaux, depuis le mois de janvier ! »

Dimanche 22 octobre. — Visite de Villedeuil, qui