Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/207

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blier sa faim. Heureusement qu’en farfouillant dans son atelier, à la fin de la seconde journée, il a trouvé une boîte de fer-blanc, dans laquelle trois ou quatre biscottes avaient été oubliées.

Puis Helleu m’entretient d’une centaine de croquis, qu’il a faits dans un séjour à Bois-Boudran, de la comtesse Greffulhe, croquis dans toutes les attitudes, et montrant la charmante femme, du lever au coucher, croquis qu’il avait demandés un jour, pour les exposer, et qui lui avaient été refusés, parce qu’il y avait des croquis trop intimes, que la femme était montrée trop dans son déshabillé.

Helleu est avant tout, un croqueur des ondulations et des serpentements du corps de la femme, et il me disait qu’il avait chez lui, tout un arsenal de planches de cuivre, sa femme ne pouvant faire un mouvement qui ne fût de grâce et d’élégance, et dix fois par jour, il s’essayait à surprendre ces mouvements, dans une rapide pointe sèche.

Dimanche 11 février. — De la gaieté douce, du comique léger, de la parole joliment malicieuse, et de l’entrain communicatif, qui fait tout le monde causant autour de lui, ce sont les qualités de la conversation de Rodenbach.

Mercredi 14 février. — Une crise avant-hier, une