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veaux et des recherches biscornues des peintres du moment, et Geffroy cite un peintre, en train de peindre au vaporisateur, se vantant des effets inattendus, qu’il va bientôt produire en public.

Lundi 10 septembre. — Dans ce parc de Jean-d’Heurs, où dessous chaque arbre penché sur la rivière, il y avait autrefois une truite ; on n’en voit plus une, et dans cette rivière si poissonneuse, il n’existe plus de poissons blancs, plus même de vérons. Et c’est comme cela partout. L’industrie est presque arrivée à tuer tout ce qu’il y avait de bon, pour la nourriture de l’homme.

Vendredi 14 septembre. — Les éléments de la cuisine (viande de boucherie, gibier, poisson, légumes) sont si mauvais en Picardie, cette province, où règne le veau aux pruneaux, que Rattier père, qui était un gourmet supérieur, après avoir passé une journée à Doullens, où son fils était sous-préfet, lui dit : « Fais-toi nommer à Bayonne, ou n’importe où, et aussi loin que tu voudras… j’irai te voir… mais ici, jamais je ne reviendrai, on mange trop mal ! »

Samedi 15 septembre. — Une pauvre vieille sœur,