Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

très ingénue, est envoyée aux eaux de Bains, où les eaux se prennent dans une piscine. Intriguée par ce que pouvait écrire, à toute minute, sur un tableau, le garçon, elle s’adresse à son voisin, un mauvais plaisant qui lui répond : « Ma sœur, c’est chaque fois, qu’on satisfait un petit besoin ! » Alors, tous les jours, on entendait la pauvre sœur, s’adressant au garçon : « Monsieur Colombin, marquez une fois. » Et tout le monde de la piscine, à qui le mot avait été donné, de rire.

Dimanche 16 septembre. — Je suis arrivé à l’endroit difficile de ma pièce, à la mise en scène de la jalousie de Coriolis, qui me paraît plutôt une chose livresque que scénique, et c’est le diable à arranger.

M. Demoget, l’architecte de Jean-d’Heurs, qui a habité, pendant des années, Angers, disait que dans l’Anjou, il n’y avait pas de fermage, mais du métayage, qui forçait le propriétaire à entrer en relations avec son tenancier, plusieurs fois, dans l’année, et que chaque propriétaire se réservait dans la ferme, un logement, et qu’il était stipulé que, dans le cas où il n’amènerait pas de domestique, le laboureur ou sa femme lui en servirait, et que ces rapports fréquents du seigneur et de son paysan, rapports qui existent encore de nos jours, expliquaient cette parfaite entente de la noblesse et du peuple, dans les guerres de la Vendée.