Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/298

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Et le plafond s’éclaire sous un grand foukousa, du rose d’un soleil couchant à Tokyo, dans lequel s’élancent des bambous verts, au vert tendre d’une pousse arborescente dans le mois de mai, et coupés par un nuage, où volent de blanches grues.

Mais la curiosité grande des deux pièces, c’est la réunion, dans une vitrine, des portraits des littérateurs amis, des habitués du Grenier, peints ou dessinés sur le livre le mieux aimé par moi, et dont l’exemplaire est presque toujours en papier extraordinaire, et renfermant une page du manuscrit autographe de l’auteur.

Alphonse Daudet, peint à l’huile par Carrière (1890), sur un exemplaire de : Sapho.

Zola, peint à l’huile par Raffaëlli (1891), sur un exemplaire de : L’Assommoir, un Zola un peu matérialisé.

Banville, peint à l’huile par Rochegrosse (1890), sur un exemplaire de : Mes Souvenirs, un portrait d’une ressemblance à crier.

Coppée, peint, à l’huile par Raphaël Collin (1894), sur un exemplaire de : Toute une Jeunesse, un portrait élégiaque, où rien ne se voit sur la physionomie, de la rieuse gouaillerie du causeur.

Huysmans, peint aux crayons à l’huile par Raffaëlli (1890), sur un exemplaire de : À Rebours, un portrait enlevé dans un beau et coloré relief, et donnant la constriction de corps du nerveux auteur.

Octave Mirbeau, dessiné à la plume par Rodin (1894), sur un exemplaire de : Sébastien Roch, deux