Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/324

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Heredia qui doit parler à la place de Coppée, bronchité, de Régnier qui parlera au nom de la jeunesse. Et là-dessus, l’on m’apprend que Poincaré a la grippe, et l’on me demande, si le banquet doit avoir lieu après-demain, sur le doute émis par le Gaulois, et répété par plusieurs journaux. Je n’en sais rien, mais je commence à avoir du banquet par-dessus la tête, avec le désir irrité d’en finir, le désir d’en finir le plus vite possible.

Jeudi 21 février. — Cette vie d’émotion ne vous donne pas une souffrance mais une anxiété physique, dont le sommeil et les digestions se ressentent.

J’entre chez Daudet, ce soir, en lui disant :

— Je vous suis bien reconnaissant d’avoir fait annoncer dans le Figaro, qu’en dépit de tout, le banquet aura lieu.

— Vous n’avez donc pas vu Geffroy, fait Daudet, m’interrompant. Eh bien tout est renversé… Il y a eu ce matin un article dans le Rappel… Par là-dessus, j’ai reçu une lettre de Catulle Mendès, qui trouvait le banquetage pas convenable, ce jour-là… une lettre de Claretie qui se défendait d’y assister… Enfin Clemenceau, flanqué de Geffroy, est venu demander, avec force éloquence, la remise… Ma foi, j’ai tenu bon jusqu’à trois heures,… mais passé trois heures, j’ai eu peur de vous faire étriper, et j’ai fait annoncer, que sur votre demande, le banquet était remis. Alors