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veilleux vignettiste du xviiie siècle, en lui faisant faire chez lui, des copies de mémoire, des tableaux de musées, devant lesquels il allait passer des heures, deux ou trois jours de suite.

Mercredi 20 février. — Donc, je vais être nommé officier de la Légion d’honneur. Au fond, je me demande, si ça me fait un très véritable plaisir, et je n’en sais vraiment rien. Quand ma pensée va à cette nomination, elle ne s’y arrête pas, comme elle s’arrête aux événements de votre vie qui vous donnent de la sincère joie, et passe de suite à autre chose.

Oui, je le déclare, ça me ferait un bonheur plus profond, d’avoir une de mes deux pièces, jouée par des acteurs de talent.

En relisant le Gaulois, que je n’ai fait que parcourir ce matin, je tombe sur un écho, où il est dit que le banquet pourrait bien être remis, à cause de la mort de Vacquerie, faisant partie du comité. J’espère bien que ce ne sera pas. Cette vie de chaque jour, entre l’éreintement et l’apothéose, me met dans un état nerveux, que j’ai hâte de voir finir, et qui me permettra de me mettre tranquillement à la correction de mon huitième volume du Journal, et à la composition de mon livre sur Hokousaï.

Ce soir, rue de Berri, j’ai la surprise de me rencontrer avec des orateurs de mon banquet, avec