Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/376

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disait : « Avant de mourir, je voudrais avoir encore une belle p’tiote ! »

Jeudi 26 septembre. — L’homme d’affaires français ne veut rien risquer, tandis que l’homme d’affaires anglais, est bien plus aventureux. C’est ainsi que les mines d’or, offertes il y a dix ans à des maisons française, ont été refusées par toutes ces maisons. Et l’un des grands banquiers de Paris, auquel mon cousin reprochait amicalement sa bêtise, lui répondait : « Nous sommes tous des c… et ce qu’il y a de beau, c’est que dans toutes les circonstances, c’est toujours comme cela ! » Le curieux, c’est que le premier rapport présenté à la maison Mirabaud, et dont M. Wendel, qui en a eu connaissance, assure qu’il n’y avait pas un mot, dont la réalisation ne soit arrivée, eh bien, ce rapport avait été refusé, peut-être un peu, parce que l’auteur était catholique et surtout parce qu’il était revenu de là-bas, avec la réputation de se piquer le nez.

Il y avait peut-être un peu de vrai dans ce dernier reproche, mais c’est justement ce piquage de nez qui faisait la valeur du rapport. Oui, l’auteur du rapport avait passé, tout son temps, au Cap, dans les cercles, les cafés, les lieux de plaisir, et n’avait fait qu’une apparition d’une quinzaine, aux mines, mais, dans son séjour au Cap, de ses conversations avec les ingénieurs des compagnies, les employés